.«Nous nous sommes mis d'accord pour
définir les formats publicitaires pouvant être associés à ce type de programmes
et avons trouvé une clé de répartition satisfaisante pour les deux
parties», explique Jérôme Roger de
la SPPF
, sans dévoiler le détail de la répartition. Propriétaires d'un catalogue de 9 000 clips, tous répertoires confondus, produit entre le début des années 80 et 2006, les 345 producteurs de vidéo musicale de
la SPPF
toucheront un pourcentage à la fois sur les bandeaux des publicités affichés en haut des pages liées à leurs vidéos et sur celles insérées dans les vidéos. «Mais pas question de se transformer en sapin de Noël pour annonceurs, prévient Benjamin Bejbaum, cofondateur de Dailymotion, le but est bien de monétiser notre audience mais en respectant le contenu.» Les producteurs de
la SPPF
seront libres de refuser toute publicité attachée à cette diffusion gratuite. Par ailleurs, l'accord n'empêchera pas les internautes de continuer à poster des vidéos sous copyright et à les partager. Simplement, Dailymotion, qui «héberge» près d'un million de vidéos consultées par 15,5 millions de visiteurs en novembre, ne risquera plus de se faire attaquer en justice par ces indépendants.
Pour
la SPPF
, cet accord, qui a vocation à être étendu à d'autres plateformes, présente l'avantage de valoriser en espèces sonnantes et trébuchantes l'exploitation de ses vidéos en ligne, et ce, à un moment où les chaînes de télévision ont tendance à réduire leur diffusion de clips. «Il n'y a jamais eu autant de supports de diffusion, et pourtant le clip est un marché en baisse, analyse Julien Rigoulot, qui représente les intérêts des producteurs artistiques de vidéomusique au sein de
la SPPAM
(Syndicat des producteurs de programmes audiovisuels musicaux). Cela s'explique à la fois par la crise du disque, qui se traduit par des investissements moindres dans la production de clips, et par un paysage audiovisuel de plus en plus formaté qui réduit les fenêtres de diffusion et se concentre sur un nombre toujours plus réduit d'oeuvres.» D'où les espoirs que fait naître ce nouveau support de diffusion, salué avec prudence comme un «possible second souffle» par
la SPPAM.
«On sent bien que de plus en plus de choses vont se jouer autour de la diffusion d'images sur le Net. Il est estimé à 10 millions d'euros environ le marché du vidéo-clip en 2006 et à 40 000 euros le budget moyen investi dans la production d'un titre. Une lucarne plus qu'une fenêtre en réalité, puisqu'il faudra sans doute patienter encore un peu avant que les sites de partage vidéo ne génèrent autant de revenus que les chaînes de télévision à la grande époque, celle pendant laquelle M6 et MTV déversaient leurs clips.
Du côté de Dailymotion, on promet de redoubler de vigilance dans la traque contre les contenus protégés, sous copyright, en s'engageant encore une fois à les retirer dès identification. Finger Printer, le nouvel outil antipiratage maison automatisé, devrait grandement y contribuer, assure-t-on chez «Daily».
Commentaires