"La France a raté le coche dans deux secteurs clés de l'innovation" ! ! ! ! ! Pour Dominique Guellec, économiste et responsable des études sur l'innovation et la productivité à l'OCDE, le retard français en matière de recherche est incontestable. Il s'illustre en particulier dans les technologies de l'information et les biotechnologies. Dominique Guellec est économiste et responsable des études sur l'innovation et la productivité à l'OCDE. On parle beaucoup du retard de la France dans le domaine de la recherche.
Comment le mesurez-vous ? Effectivement, la part des dépenses en recherche et développement en France est tombée l'an passée à 2,1% du produit intérieur brut contre 2,5% en 1995. Une telle baisse n'a été enregistrée dans aucun autre pays développé. Au contraire, partout, le poids de ces dépenses a nettement progressé. Dans les pays du Nord de l'Europe que l'on prend souvent en exemple, elles représentent entre 3,5 et 4% du PIB. En France, cette baisse est essentiellement imputable à l'Etat qui a moins dépensé alors que les entreprises n'ont pas pris le relais. L'Etat représente encore près de la moitié des dépenses de R&D alors que cette part est tombée à un tiers seulement dans la majorité des pays développés. Quels sont les secteurs où le retard de la France est le plus patent ? Il faut regarder pour cela, le nombre de brevets déposés par la France. On voit clairement que la France a raté le coche dans deux secteurs clés : les technologies de l'information et les biotechnologies. Dans ces deux branches où l'innovation est fondamentale, la part de la France dans l'ensemble des brevets déposée à l' oeb(Office européen des Brevets) est tombé à 5,2% contre 7,4% dix ans plus tôt. Comment expliquer vous cette chute ? La France souffre de deux maux : la toute puissance de la recherche publique qui manque de moyens et n'est pas incitée à développer des produits commercialisables.Pour autant, il ne suffira pas d'injecter de l'argent pour combler ce retard. Il faut une réforme en profondeur du système de financement et des structures publiques de recherche comme le 'OEBCNRS.
Et vous vous en pensez quoi ? ?,?
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