A ce moment de la campagne où les projets et les propositions des candidats sont désormais connus, François Bayrou a relevé le besoin de "confrontation directe" qu'expriment les électeurs. Les règles strictes d'égalité des temps de parole à la radio et à la télévision rendent cependant presque impossible l'organisation d'une rencontre entre les candidats avant le premier tour. Aussi, à l'occasion de la présentation à la presse de son programme, mardi 3 avril, le candidat centriste a-t-il avancé l'idée d'un débat sur Internet, cet espace n'étant pas soumis aux mêmes obligations imposées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Propos de Francois Bayrou "Je propose que tous les blogueurs d'Internet, tous ceux qui ont des sites, se regroupent pour organiser un débat entre Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Jean-Marie Le Pen et moi, a déclaré M. Bayrou. J'accepte par avance d'y participer avec ces trois-là", a-t-il ajouté, se disant prêt à débattre "aussi longtemps que l'on veut" sur ce support. Les autres candidats n'ont pas tardé à réagir. Mme Royal a affirmé être "disponible pour tous les débats". M. Le Pen a accepté "avec plaisir" d'y participer. Seul M. Sarkozy en a rejeté le principe. "Nous sommes à un peu plus de quinze jours du premier tour, a répondu le candidat de l'UMP à l'occasion d'une visite dans le Morbihan. Je crois qu'il faut laisser les Français choisir les deux candidats qui seront sélectionnés pour le second et qu'à ce moment-là il y aura des débats." Une fin de non-recevoir qui laisse mal augurer de la possibilité de voir les quatre principaux prétendants s'aligner côte à côte avant le 22 avril. "FORCES DE L'ANCIEN RÉGIME" M. Bayrou s'est une nouvelle fois démarqué des "candidats des deux partis dominants". Prônant "une révolution paisible", il a dénoncé "les forces de l'ancien régime solidaires entre elles pour maintenir leurs privilèges". Il a par ailleurs estimé que "beaucoup à droite ne se reconnaissent pas dans le style de M. Sarkozy" : "Il n'y a pas d'ordre fondé sur l'affrontement", a jugé le candidat centriste, pour qui "l'ordre passe par la fraternité et la compréhension". Il a également répondu aux accusations "lourdes et répétées" qui le rangent à droite : "Je n'ai aucun doute, sur certains points, d'être plus progressiste, plus social, plus républicain que certains qui, à gauche, se sont accommodés de ce système depuis des années."
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