Trois mois plus tard, le
distributeur en ligne veut généraliser cette expérience. Un temps nécessaire
pour négocier et signer de nouveaux contrats avec les maisons de disque. Car
FnacMusic comme VirginMega sont persuadés que les DRM constituent un frein au
développement d'offres légales. Même si ces plates-formes restent
prudentes : "La suppression des DRM est une condition nécessaire mais
pas suffisante, affirme Julien Ulrich, directeur général de VirginMega. On ne
s'attend pas à ce que les ventes explosent avec cela".
Ces services veulent en tout cas lever l'obstacle, en instaurant de fait
l'interopérabilité des lecteurs. "Paradoxalement, la technologie crée plus
de problèmes aux consommateurs qui souhaitent payer qu'à ceux qui ne le veulent
pas, remarque Laurent Fiscal, directeur marketing et produits de VirginMega.
Nous voulons lever ces frustrations et rendre satisfaisante l'expérience de nos
clients."
Une interopérabilité qui
permettrait par ailleurs d'être plus proche des usages de consommation de
musique. L'étude du Sdsd montre ainsi que l'écoute de morceaux est un tiers
"nomade" (dans les transports) et se fait sur des supports très variés.
Avec leur offre MP3, les distributeurs espèrent élargir leur clientèle,
notamment aux possesseurs de baladeurs Apple iPod ou Sony. La Tribune
Cependant, leur catalogue sans DRM est encore limité. Seuls des maisons de
disque indépendantes l'alimentent, comme V2 ou Fine Tunes. Les quatre majors du
secteur restent méfiantes face à l'abandon des systèmes anti-copie. Une
évolution semble pourtant possible de ce côté. EMI en effet vient d'annoncer
qu'elle avait abandonné ces DRM sur ses disques vendus, pour en tester les
effets (en France, des maisons de disques ont déjà été condamné pour leurs
systèmes anti-copie sur les disques). Par ailleurs, le président du Snep
(Syndicat national de l'édition phonographique) et de Sony-BMG France,
Christophe Lameignière, a déclaré dans
En proposant du téléchargement sans DRM, FnacMusic et
VirginMega parient sur l'honnêteté des consommateurs, qui pourront désormais
copier ces fichiers. "Mais avec 2 % seulement de fichiers téléchargés
légalement en 2005, nous ne prenons pas un grand risque. On ne peut que mieux
faire", affirme Franck Leprou. Pour Laurent Fiscal, de VirginMega,
"il faut lever tous les obstacles pour que les gens viennent au
téléchargement légal. En proposant un catalogue important et en permettant de
le lire sur tous les supports". Et d'en appeler à un moratoire sur le DRM,
pour mesurer les conséquences sur les ventes. En tout cas, la musique
"numérique" n'est pas menacée. Dans le monde, ce marché a presque
doublé en 2006, à 2 milliards de dollars, selon la Fédération
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