Le groupe
Accor a vendu
Go Voyages au plus offrant. Au jeu de la surenchère, la
Financière Agache Private Equity, le fonds d'investissement de Bernard Arnault (président de
LVMH) s'est montré le plus offrant. Le groupe hôtelier embarqué depuis un an dans un recentrage de ses activités, touche 281 millions d'euros dans l'opération. Lors de la mise en vente de Go Voyages Accor n'espérait pourtant récolter qu'entre 100 et 200 millions d'euros. Finalement, le groupe encaisse une appréciable plus-value de l'ordre de 200 millions d'euros.
Quatre acteurs se sont disputés Go Voyages. Trois fonds d'investissements et un acteur du voyage se sont portés candidats : CDC Private Equity, Duke Capital, Financière Agache Private Equity et le britannique First Choice, propriétaire de Marmara. Car malgré une année difficile, minée par le dépôt de bilan de son partenaire pour l'organisation de vols charters Air Horizons, Go Voyage a malgré tout réalisé 402 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour 14 millions de résultat courant avant impôts. C'est-à-dire un chiffre d'affaires en croissance de 30 % par rapport à 2005, avec des perspectives de croissance équivalentes pour 2007.
L'intérêt porté par Financière Agache Private Equity à Go Voyages s'explique aussi par la proximité du président du fonds avec l'entreprise. En effet, Jean-Marc Espalioux a été président du directoire du Groupe Accor en 1997 et 2005. C'est lui qui, au début des années 2000, décide de monter petit à petit dans le capital de la société pour, au final, en acquérir la totalité. "Nous n'étions pas directement rattaché à Jean-Marc Espalioux chez Accor, note Nicolas Brumelot, le directeur général de Go Voyages. Mais il nous a toujours suivi, et il sera facile de collaborer avec lui."
Cependant, le prix payé par Financière Agache Private Equity fait peser un peu plus de poids sur les épaules des dirigeants. L'objectif fixé par le nouveau propriétaire est ambitieux : friser le milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici 5 ans. "Ce projet repose sur des perspectives de résultats soutenues", confirme Nicolas Brumelot. Pour l'atteindre, le dirigeant mise avant tout sur le passage naturel du marché de la vente de billets d'avions sur Internet. Un créneau sur lequel Go Voyages revendique 30 % de parts de marché en France.
En 2006, la société a réalisé 92 % de son chiffre d'affaires sur ce produit, dont les deux tiers sur Internet. Mais gagner de l'argent sur les vols secs n'est pas facile. La concurrence entre distributeurs est féroce et les marges sont maigres. Aussi, Go Voyages travaille plus particulièrement à développer des offres packagées englobant vols secs, location d'hôtels et de voitures. "Nous voulons que nos clients puissent préciser de plus en plus finement leurs desiderata. Certes, ce type d'offres ne croît pas autant que l'on aimerait, mais les marges y sont plus intéressantes."
L'acquisition de Go Voyages par Financière Agache Private Equity concorde aussi avec le développement du voyagiste à l'étranger. D'abord, en Espagne, au début du second semestre, avec Go Viajes. "Le marché espagnol est fragmenté, sans grands acteurs internationaux. C'est un bon test pour nous."' Mais également pour son propriétaire, qui aimerait le voir internationaliser ses services au plus vite d'ici la fin des cinq années du cycle d'investissement qui devrait entraîner une revente de Go Voyages ou son introduction en bourse.
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