Plus d'un
internaute français sur deux pratique le
téléchargement. 85 % des fichiers sont téléchargés illégalement, contre 80 % au Royaume-Uni et 75 % aux Etats-Unis. C'est le constat établi par l
'Idate (Institut européen de l'audiovisuel et des télécommunications) après une vaste étude réalisée avec l'institut Médiamétrie//
Net Ratings dans ces trois pays. Les résultats portent aussi bien sur le téléchargement payant que gratuit (freeware, bandes-annonces et Peer to Peer).
Selon cet observatoire, la part des internautes français qui ont eu recours au téléchargement s'élevait à 55 % en 2006, soit un total de 16,5 millions de personnes, contre 15,5 millions en 2005. Selon l'Idate ils seront un peu plus de 20 millions en 2010. Et, le nombre de téléchargements par utilisateur varie de 53 à 73 fichiers par trimestre en fonction du pays.
Le peer to Peer reste très populaire auprès des internautes. En 2006, presque 9 millions de personnes ont utilisé une application de ce genre. Ils étaient 8,5 millions en 2005. Mais, parmi ces 9 millions, les inconditionnels qui ne jurent que par le
P2P sont un peu moins nombreux. Ils étaient 1,9 million l'année dernière, contre 2 millions en 2005. Preuve que le téléchargement légal gagne un peu de terrain. « Une des causes possibles est que la population qui découvre aujourd'hui Internet est un peu plus âgée (ses moyens financiers sont aussi un peu plus importants d'où la possibilité d'acheter) et un peu plus prudente », avance Laurent Michaud, responsable de la division Loisirs numériques de l'Idate.
eMule, star
du P2P en France
Mais le facteur
déterminant est le développement des offres payantes. L'apparition récente de catalogues
de chansons sans DRM sur quelques plates-formes constitue aussi un argument en
faveur du téléchargement légal. L'Idate constate que sur les 16,5 millions
de « télé chargeurs », la moitié (49 %) est allée sur des offres
payantes. Ils sont 66 % aux Etats-Unis et 59 % au Royaume-Uni. En
moyenne, les internautes consacrent 3,8 euros par mois à l'achat de
contenus en ligne, d'abord pour de la musique, ensuite pour des logiciels. Ce
montant atteint respectivement 5,2 et 7,3 euros par mois au Royaume Uni et
aux Etats-Unis.
Les industries du
disque et de la vidéo auraient donc des raisons d'être plus optimistes. « Si
de nouveaux modèles économiques sont mis en place, et notamment le forfait de
téléchargement illimité, nous estimons que le marché de la musique
dématérialisée représentera 270 millions d'euros en France dans trois ans,
contre 99 millions d'euros fin 2006 », précise Laurent Michaud.
Très détaillée,
cette importante étude met aussi en évidence quelques particularités propres à la France. A
la différence
des Américains et des Britanniques, qui ne se servent que d'un seul logiciel
P2P, les Français en utilisent deux à trois régulièrement. Autre constat, emule
est l'application la plus utilisée dans l'Hexagone. Son taux de pénétration atteint
65 %, contre 14 % pour Shareaza et 12 % pour LimeWire... qui est
le numéro un au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avec environ 50 % de
« part de marché ».
Commentaires