En permettant d'accéder à des dizaines de chaînes françaises ou internationales par internet, sur le modèle du peer-to-peer
, une nouvelle génération de logiciels promet de bouleverser la diffusion des chaînes de télé.
Une nouvelle génération de logiciels permet de regarder toutes sortes de
chaînes TV sur internet. Si leur utilisation commence à soulever quelques problèmes de droit, elle ouvre la voie à un modèle de diffusion alternatif pour la télévision.
Ainsi le logiciel français
PeerTV permet-il de recevoir plusieurs dizaines de chaînes françaises en ligne, ainsi qu'une multitude de chaînes internationales, grâce à un
lecteur vidéo intégré, MPlayer, supportant un grand nombre de formats d'encodage. La liste des chaînes disponibles est remise à jour chaque fois que le logiciel est lancé et son auteur, Adrien Comtesse, estime qu'il permet d'accéder à un bouquet de près de 300 chaînes.
BFM TV, La chaîne parlementaire, i-Télé, CanalTV, Direct 8 mais aussi Fox News et
ESPN (Etats-Unis) ou Al Jazeera (Qatar), le choix est large. PeerTV n'a pour l'instant passé aucun accord avec ces chaînes de télévision. Parce qu'il utilise la technologie
peer-to-peer, le logiciel permet aussi à toutes sortes de petites web TV d'être diffusées et de toucher un public plus large à moindre coût.
Des start-up chinoises
En juin dernier, plusieurs logiciels de ce type ont défrayé la chronique à l'occasion de la Coupe du monde de football, en permettant de recevoir sur le Net le signal d'un certain nombre de chaînes à péage du câble ou du satellite, et de suivre les matchs. La plupart de ces logiciels, comme
Sopcast,PPStream ou
TVU sont chinois.
Le P-DG de TVU Networks, Paul Shen, explique dans une interview accordée à News.com que son lecteur, le TVU Player, n'est rien d'autre qu'un moyen de démontrer l'efficience de sa technologie peer-to-peer pour la diffusion de chaînes de télévision sur internet. «Notre objectif est de créer un nouveau moyen de transmission», explique-t-il.
À la différence de
YouTube,
TVU ne stocke pas de contenus vidéo sur des serveurs. Les signaux diffusés en streaming sur le web sont capturés et découpés en paquets d'informations qui sont distribués sur le PC des utilisateurs et échangés ensuite entre eux, sur le modèle du peer-to-peer. Plutôt que d'augmenter la charge des serveurs, le logiciel répartit cette dernière entre tous ses utilisateurs. Un moyen efficace de faire des économies de bande passante à grande échelle.
TVU Networks développe, par ailleurs, des technologies qui permettent aux diffuseurs d'intégrer à leur flux des publicités ciblées en fonction des régions de réception et des profils démographiques de ses utilisateurs. La compagnie, opportuniste, produit également des technologies de cryptage qui sécurisent les signaux diffusés, ce qui laisse augurer de la mise en oeuvre d'une logique de bouquets payants ou de pay-per-view (paiment à l'acte).
La question des droits de nouveau sur le tapis
«Les consommateurs pourront regarder des chaînes de télévision gratuites du
monde entier, mais aussi s'abonner à des chaînes payantes ou regarder des
programmes en pay-per-view», indique la compagnie dans un communiqué.
Le fait que TVU Networks soit basé en Chine, comme la plupart de ses
concurrents, met provisoirement la compagnie à l'abri de nombreuses poursuites
judiciaires et lui permet de continuer à développer son modèle.
Mais la question des droits de diffusion devrait très vite venir sur le
tapis, avec le lancement, par les deux inventeurs de Kazaa et de Skype, Niklas
Zennstrom et Janus Friis, du Venice Project: une nouvelle plate-forme de
diffusion de contenus audiovisuels sur le mode du peer-to-peer.
Leur logiciel permettra de sélectionner et de visionner des vidéos, avec les
mêmes fonctionnalités qu'un lecteur classique (avance rapide, retour en
arrière, pause...), de créer des playlists de ses programmes préférés, et de
les partager avec ses amis. Son utilisateur pourra aussi mettre en ligne
ses propres contenus vidéo.
Friis et Zennstrom disent négocier actuellement avec les grands groupes de
médias pour obtenir le droit de diffuser leurs séries, programmes et documentaires.
Des discussions ont également lieu avec des annonceurs afin de lancer un
service gratuit financé par la publicité dès l'ouverture.
Télé sur le Net http://www.lordoftv.com
Rédigé par : algeroo | 23 février 2007 à 09:40