Pourquoi les photographies ne deviendraient-elles pas des supports media comme d'autres ? Une idée de Cyril Bodard, directeur général de mesphotosoffertes.com, et chef d'entreprise investi de longue date dans le développement photographique à travers le laboratoire industriel Flashcolor, notamment. Sur le site mesphotosoffertes.com, il proposera aux internautes, à partir du 21 mars, de développer vingt photos par semaine gratuitement, livraison incluse, en échange de l'affichage d'une bannière publicitaire sous leurs tirages. Celle-ci est séparée de la photo par une ligne blanche et des pointillés, et donc aisément découpable. Les annonceurs intéressés pourront donc y développer des opérations de couponing ou des jeux, ou bien encore rediriger vers leurs sites Internet : "l'objectif de cette offre est d'aider les annonceurs dans leurs opérations de génération de trafic." affirme Cyril Bodard.
Alors que la préinscription est ouverte aux futurs utilisateurs depuis 3 mois, mais n'a bénéficié d'aucune promotion, mesphotosoffertes.com aurait déjà récolté au moins 70.000 contacts. Les sites de bons plans tels LesRadins.com se sont en effet chargés de relayer la nouveauté dès qu'ils en ont eu connaissance. Cyril Bodard estime le trafic potentiel de son site à 1 millions de visites par mois, et vise l'impression de 300.000 photos pour le premier mois d'activité. Toujours selon lui, d'ici à fin mars, le nombre de contacts de sa base pourrait s'élever à plus d'un million. Les 100.000 supports photos seront vendus à 18 cents d'euro le contact aux annonceurs, sur la base d'un tarif dégressif en fonction de la quantité. Sur la base du tarif le plus bas (15 cents d'euro), mesphotosoffertes.com vise donc un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros la première année.
Quant aux annonceurs, ils seraient nombreux parmi les grands à s'intéresser à l'offre, mais assez frileux : "Les grandes marques ne veulent pas être pionnières afin de ne pas risquer d'écorner leur image au cas où ça ne marcherait pas", explique le président. Une cinquantaine de contrats seraient toutefois signés. Par ailleurs, la société envisage de développer plus tard un service de publicité géolocalisé à destination des plus petits annonceurs, cela, une fois que la base de clients sera assez conséquente. En effet, les formulaires d'inscriptions détaillent à la fois, les goûts des internautes, ainsi que leur situation sociale et professionnelle, dans le but de cibler le plus possible les impressions qui leur sont destinées. Et pour assurer une fraicheur optimale de ses bases, la société vérifiera à chaque commande la validité des coordonnées des utilisateurs.
Pour populariser son service, mesphotosoffertes.com prévoit, au moment du lancement officiel, de déployer une campagne d'affichage en partenariat avec un annonceur de la grande consommation : celle-ci devrait toucher au moins 10 millions de français. La cible de la société se situe parmi la tranche d'âge 15-35 ans, dont les revenus ne permettent pas toujours de développer les photos, mais qui stocke, selon les statistiques dont dispose mesphotosoffertes.com, au moins 500 photos dématérialisées sur son ordinateur personnel. Il s'agit en outre d'une cible bien équipée en informatique, avide de nouveautés et moins réfractaire à la publicité, voire même souvent friande d'offres promotionnelles. Mesphotosoffertes.com ne veut pas "casser le marché" des autres acteurs du domaine, avec qui il rentrera en concurrence.
Le dirigeant considère en effet que son concept peut être à même de lutter contre l'érosion du marché de l'impression photographique. Au-delà des sept sociétés avec lesquelles il s'est associé pour monter le site en fonds propres (40.000 euros), Cyril Bodard prévoit en effet d'externaliser de nombreux services : de l'impression à la livraison des photos, en passant par la régie media (l'offre aux annonceurs est couplée avec une campagne de bannières sur le site). Il devrait d'ailleurs faire travailler son principal concurrent, l'un des plus grands laboratoires industriels européens.
En effet, depuis l'avènement du numérique, et bien que les sites de développement semblent s'enrichir, les français développeraient en réalité dix fois moins de photos qu'il y a dix ans. Plusieurs grandes marques de papier photo ont d'ailleurs disparu du marché. Le renforcement des offres de tirage à domicile n'y étant pas pour rien. Avec son offre, Cyril Bodard espère retrouver les niveaux de tirage de l'année 2000, soit une pellicule par semaine. Parmi ses projets : intégrer son service directement sur les portails des opérateurs mobile, afin que les utilisateurs de mobile photo puissent y uploader leurs clichés.
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