Première étape, le boum du commerce en ligne
Qui aurait prédit, après l’éclatement de la bulle spéculative de la "Net
économie", et après tant d’articles mettant en garde contre les dangers
d’utiliser sa carte bancaire sur le Web, que Ou
que 57 % des internautes de notre pays ont déjà effectué au moins un achat en
ligne (Source Médiamétrie
Si la dynamique commerciale auprès du grand public est incontestable, on ne
peut, hélas, en dire autant en ce qui concerne les petites et moyennes
entreprises de notre pays. Certes, 97 % d’entre elles utilisent désormais le
courrier électronique, dont 82 % quotidiennement. Mais seulement une sur deux
dispose de son propre site Web : un taux d’équipement qui ne progresse plus
depuis 2002 ! Et dans 40 % des cas, ces sites sont rarement mis à jour (Source
BNP Paribas Lease Group 2006).
Deuxième étape : les services publics en ligne
L’administration française fait plutôt partie des bons élèves au plan
international, notamment au travers de l’action entreprise par le programme
"Adèle". Avec le portail Service-public.fr, les citoyens connectés
disposent d’un impressionnant fonds d’informations sur les démarches administratives.
Et le succès de la télé-déclaration des revenus se confirme d’année en année…
Il en fut de même lors de l’ouverture du service de consultation en ligne des
archives télévisées conservées par l’Institut National de l’Audiovisuel : voilà
encore une démonstration que les Français sont demandeurs de services
accessibles simplement, instantanément et à tout moment.
Troisième étape : le développement de la blogosphère
Le troisième étage de cette fusée est celui d’un Internet dans lequel le
contenu est de plus en plus produit par les internautes eux-mêmes ; dans lequel
ils agencent ou agrègent l’information selon leurs préférences ; dans lequel
les communautés d’intérêts et d’échanges se nouent, les relations personnelles,
sociales, amicales, sentimentales se tissent ; dans lequel les échanges
électroniques se pratiquent de préférence en temps réel, au travers de
messageries instantanées. Cette évolution offre à chacun la possibilité de
décliner son univers personnel dans l’espace numérique. Il suffit de voir la
floraison des plate-formes de blog sur les sites spécialisés ou généralistes
pour comprendre que le pli est pris.
L’ouverture des noms de domaine en ".fr" aux particuliers s’inscrit
dans cette personnalisation croissante d’Internet. En assouplissant ses règles
d’attribution – depuis le 20 juin 2006, il suffit d’être majeur et de disposer
d’une adresse postale en France pour acquérir le nom de domaine de son choix -,
l’AFNIC permet à chaque citoyen de laisser libre cours à sa fantaisie (en
déposant un nom lié à ses passions, ses créations), à son identité (en
enregistrant un nom en rapport avec sa famille, sa région, son statut social).
Non seulement l’Internaute affirme ainsi un rapport plus individuel avec
Internet, en véhiculant une appellation choisie au travers de son site Web, de
son blog ou de son courrier électronique, mais il exprime aussi l’appartenance
à notre communauté nationale, et aux valeurs qui lui sont généralement
attachées : liberté d’expression, goût du débat démocratique, créativité. Pour
preuve de cet intérêt, plus de 100.000 noms de domaine en ".fr" ont
ainsi été enregistrés par des particuliers en moins de cinq mois ; les
personnes physiques représentent actuellement près de 50 % des nouveaux
enregistrements sous l’extension française.
Ce troisième stade d’appropriation de l’Internet par les individus fait
apparaître de nouveaux modèles économiques, de nouvelles relations entre les
entreprises, les marques, et les consommateurs. La recherche d’informations et
la personnalisation de services constitueront deux facteurs-clés dont il faudra
davantage tenir compte à l’avenir. L’initiative du moteur de recherche Quaero
témoigne de cette prise de conscience par les pouvoirs publics, même si elle
survient alors que les Google, Yahoo et autres MSN se livrent bataille depuis
des années…
Il faudra aussi considérer, dans les années à venir, la croissance de
l’Internet des personnes face à celui des entreprises ou des institutions.
Média planétaire, Internet est un reflet de nos cultures et de nos nations
respectives. Dans ce cadre, le développement attendu du ".fr" auprès
du grand public illustrera le dynamisme de notre langue sur l’échiquier
international. Ayons conscience de l’existence de cet espace de liberté et de
créativité et, chacun à notre mesure,
2006) ? Dans le même ordre d’idée, 5,7 millions de
Français auraient entièrement réservé et payé leurs voyages en ligne en 2005
(Source Raffour Interactif 2006).
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