L'érosion des parts de marché des libraires indépendants pousse les professionnels à réagir. Passés de 33 % de parts de marché à 25 % en 10 ans, les libraires font face à la concurrence de la grande distribution. S'ajoute aujourd'hui celle d'Internet, qui représente 4,5 % des ventes de livres. Un vecteur de vente dont le poids ne cesse d'augmenter années après années (+ 35 % en 2006). Et dont les libraires sont privés, faute de moyens pour y être présents, ou faute d'une notoriété suffisante pour intéresser des acheteurs d'une autre ville, ou d'un autre quartier. Pour aider ces librairies, le Syndicat de la librairie française (SLF), qui regroupe près de 500 librairies indépendantes sur les 2.000 à 2.500 que compte l'Hexagone, travaille actuellement sur un projet de portail , dans le but de fédérer les libraires sur une même plate-forme.
Pour Renny Aupetit, secrétaire général du syndicat et responsable du projet, il s'agit surtout d'apporter plus de services aux lecteurs. "
Le SLF, qui initie le projet, a prévu de créer une société anonyme qui sera pilotée par des associations professionnelles de libraires. Le portail, dont le budget de développement est compris entre 500.000 et un million d'euros, sera financé, pour une partie, par des subventions, et pour l'autre, par des prêts consentis par la filière du livre, dont le Centre national du livre et l'Association pour le développement de la librairie de création.
Si le calendrier est respecté, le portail devrait voir le jour au début de l'année prochaine.
"Le projet est basé sur un modèle économique plus viable que celui des autres acteurs Internet puisque nous n'avons pas besoin d'entrepôts, chacun de nous gèrera sa propre logistique", explique Renny Aupetit, en mettant en avant la singularité du projet.
Le portail a ainsi pour vocation d'être un lieu de ralliement à l'intérieur duquel chaque librairie pourra créer son propre site à partir d'outils mis à sa disposition, comme la base de données livre ou des outils de paiement.
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