Les deux premières versions du comparateur font l'objet de plaintes judiciaires déposées par des concurrents : les magasins Atac (groupe Auchan) et Carrefour. Leur instruction est toujours en cours.
Moins de trois mois après la version 2 de son comparateur de prix en ligne - quiestlemoinscher.com Michel Edouard Leclerc lance déjà une version 3. Outre un design revu et simplifié, une nouvelle fonctionnalité permet de composer un panier à la volée et de le comparer entre plusieurs enseignes (y compris en excluant Leclerc). Le nombre de produits dans la base est par ailleurs passé de 1.536 à 2.327. l'e teste a été fait avec un panier contenant des produits de base choisis dans 7 catégories; un panier de produits plus élaborés sur le même focus et enfin un panier de produits de base dans une seule catégorie. Dans les trois cas, Leclerc ressort toujours comme "le moins cher". Mais il convient de relativiser ce résultat car plusieurs problèmes persistent:
L'écart de prix: il est mineur sur un seul panier de 7 à 10 produits, de l'ordre de 1,81 euro au plus faible écart, et jusqu'à 2,30 euros au plus fort sur notre test. Tout cet effort de marketing - doublé d'une campagne de publicité TV - est-il bien nécessaire, sachant que les prix évoluent en permanence? Ensuite, acheter toujours dans le même magasin les mêmes produits ne correspond pas vraiment au comportement du consommateur lambda, qui multiplie de plus en plus ses lieux d'achats: hard discount, marchés locaux, e-commerçants, etc. Néanmoins, un petit écart de prix n'est pas pour autant perçu comme insignifiant par les consommateurs.
La comparaison en temps réel: «Il faudrait un investissement colossal pour faire des relevés permanents. Clairement, c'est une question de coût», admet Valérie Legat de Business Labs, l'agence web qui a développé ce projet. Alors pourquoi le présenter comme un "comparateur en ligne", et pas comme un simple "relevé", une "étude", ce qu'il est réellement? Une présentation sous forme de rapport avec des tableaux en PDF serait dans ce cas plus adaptée. Mais elle ferait moins de "bruit".
Le rendu: Cette "v3" présente toujours ses résultats de la même façon. La case "Leclerc" est le référent mis en avant, suivi des autres enseignes. Business Labs assure que les résultats ne peuvent être présentés dans un ordre décroissant ou croissant. Selon Thierry Fabre, directeur du pôle consommation du Bipe (organisme chargé du travail statistique), un autre choix d'ergonomie aurait pu être retenu.
Le nombre de magasins: 49 pour Leclerc, 36 pour Cora et jusqu'à 52 pour Carrefour. Pourquoi cet écart ? Valérie Legat affirme que 30 magasins sont suffisants pour que le calcul soit pertinent. L'étude est partie sur une base de 50 magasins à comparer; mais chaque produit n'était pas présent dans tous ces magasins. Ensuite, certaines enseignes n'avaient pas 50 magasins en France, et certains supermarchés ont interdit l'entrée aux sondeurs... Pourquoi ne pas avoir dès lors basé l'étude sur le plus petit nombre de magasins? Pas utile d'après le Bipe; la taille de l'échantillon ne changeraient rien à la comparaison globale.
A noter que les grands magasins, les supérettes de proximité, et surtout les hard discounters ne figurent pas dans le comparateur.
La crédibilité: Même musclé d'un panier en ligne et d'un plus large éventail de produits, quiestlemoinscher.com reste le comparateur de l'une des principales enseignes de la distribution. «Pour pouvoir dire "on est les moins chers", Leclerc est obligé de le prouver» admet Valérie Legat. Michel Edouard Leclerc, sur son blog, qualifie de «pub comparative» le spot TV consacré au comparateur,
«Tous les débats dans la société portent sur le pouvoir d'achat. Et en tant que consommateurs, nous comparons tous les prix avant d'acheter. Mais on changera d'enseigne pour gagner 100 euros de différence, pas pour quelques centimes sur un produit. Ce comparateur reste donc un instrument publicitaire, au sein d'une palette d'autres outils» estime la FCD (Fédération des entreprises de commerce et de distribution *).
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