La révolution e-commerce touchent aussi les marques de luxe. Christian Dior, Louis Vuitton, Hermès, Gucci, Thierry Mugler... on ne compte plus les grandes griffes qui ont ouvert leur boutique en ligne après avoir cantonné leur distribution dans leurs boutiques et les grands magasins.
«Les marques ont compris qu'elles pouvaient mettre en scène leur univers sur internet et capter de nouveaux clients», souligne Marc Lolivier, délégué général de la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad).
La vente de produits de luxe centrés dans les grandes villes est réservée à ...
Une nouvelle clientèle à portée de souris
Selon une étude réalisée par le Credoc pour la Fevad en octobre dernier, près de 80% des Français disposant d'un revenu supérieur à 4.500 euros par mois achètent régulièrement sur internet, contre seulement 42% pour ceux ayant des revenus compris entre 1.500 et 2.300 euros. Au delà d'une clientèle aisée, le web permet aussi de toucher celle qui n'ose pas franchir la porte des boutiques de luxe. A l'instar de Christian Dior qui ne compte que de sept boutiques en dehors de Paris, c'est aussi un moyen de rencontrer des clients résidant dans les régions.
«Cela nous permet d'attirer les hommes qui n'entrent pas dans nos boutiques, mais aussi de jeunes internautes: nous avons d'ailleurs ouvert une boutique virtuelle dans l'univers virtuel persistant Second Life», nous précise-t-on chez Christian Dior.
La plupart des marques en ligne proposent leur maroquinerie, sacs à main, joaillerie, accessoires et parfums, mais rarement des vêtements. «Ce sont des articles qu'il faut essayer, toucher, porter, donc peu compatibles avec un achat en ligne», argumente un représentant d'Hermès.
Des services VIP exclusifs sur le Net
Les marques misent surtout sur l'opportunité que leur offre le Net de proposer des services, parfois uniquement en ligne. Pour Christian Dior, qui a ouvert sa e-boutique dès octobre 2005 pour ses accessoires, sa joaillerie puis sa parfumerie, internet est l'occasion de proposer ses parfums classiques, tels que Poison, plus forcément présents en parfumeries où les nouveautés sont privilégiées. Mais aussi d'y faire tester ses nouveaux produits, en proposant par exemple un sac en avant-première pour recueillir les réactions des internautes.
Chez Hermès, l'internaute peut se faire livrer par coursier sa cravate en trois heures à Paris et en banlieue. Comme dans ses boutiques, Louis Vuitton satisfait depuis son site des «commandes spéciales», par exemple des mallettes sur mesure confectionnées dans son atelier d'Asnières. Thierry Mugler propose exclusivement sur son site, mis en ligne cette année, certains produits et services, tels qu'un coffret collector de son dernier jus, Le Parfum. Les internautes peuvent même s'inscrire à des ateliers parfum ou encore à des clubs virtuels créés par fragrances.
Des boutiques à part entière
Coup de griffe aux sites de déstockage tels que vente-privée.com, ces boutiques en ligne se veulent des clones de celles situées avenue Montaigne à Paris. «Notre boutique en ligne est une boutique à part entière, qui ne vend pas des fins de stocks: elle a sa propre gestion des commandes et des stocks, et offre des possibilités de préréservation», insiste un représentant de Dior.
Leur présence en ligne est aussi une manière de faire face aux contrefaçons sur le site d'enchères eBay. D'ailleurs, le message est clair sur la page d'accueil de Hermès.fr: «seuls les achats effectués selon ces canaux de vente (les sites officiels des marques, Ndlr) vous garantissent d'obtenir des produits authentiques. En dehors de ces canaux, vous risquez d'acquérir des contrefaçons ou des produits endommagés».
Pourtant, les grandes maisons restent discrètes sur leur présence en ligne: aucun chiffre officiel n'est communiqué sur leurs ventes. Louis Vuitton se refuse même à tout commentaire concernant sa e-boutique ouverte fin 2005
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