Bien que la valeur du secteur
publicitaire augmente régulièrement sur le support Web, les intervenants de
Close Brothers affirment que la monétisation par la publicité reste en
contradiction totale avec le principe même des sites dont le contenu est généré
par les utilisateurs. "Les internautes en recherche de liberté qui
fréquentent ces sites, sont a priori peu réceptifs à toute forme de
publicité," souligne Cédric Bäumer.
En revanche, Virginie Lazès estime de son côté que les sites à très forte
audience, comme YouTube, MySpace, ou encore Netvibes pourraient probablement
tirer leur épingle du jeu. "En vendant très cher le peu de publicité
affichée, elles peuvent espérer générer des marges". Pour les nouveaux
entrants, point de salut, puisqu'il sera difficile de reprendre les parts
d'audience acquises par les précédents acteurs. Ainsi, les banquiers estiment
que le Web 2.0 survivra à travers quelques grands leaders nationaux et
internationaux, positionnés sur une cible grand public.
Contredisant cette logique, les
fonds d'investissement s'activent pourtant fortement autour du Web 2.0 :
d'après Close Brothers, pas moins de 30 levées de fonds auraient eu lieu aux
Etats-Unis au premier trimestre 2006 pour des sociétés 2.0. En France, quelques
sociétés se sont également fait remarquer grâce à des levées de fonds importantes.
Close Brother cite notamment parmi celles-ci, DailyMotion (7 millions d'euros),
Netvibes (12 millions d'euros), Viaduc (5 millions d'euros) ou encore Vpodtv
(4,7 millions d'euros).
Un phénomène que la banque d'affaires juge disproportionné et qu'elle explique
par la bonne santé des fonds d'investissement."Ils n'ont jamais eu autant
d'argent à investir et sont prêts à prendre des risques, à parier sur le 2.0,
pour rester dans le coup, face au phénomène de société Web 2.0", explique
la directrice associée.
Close Brothers, qui possède une certaine expérience des sociétés pure-players du Net, parie sur la concentration : des sites 2.0 entre eux d'abord, car de nombreuses sociétés se sont lancées sur les mêmes créneaux, puis des sites 1.0 et des sites 2.0. "Les sites survivants du Net 1.0, désormais rentables, vont devoir ajouter une dimension participative à leurs services", estime Virgine Lazès. Une tendance qui favoriserait selon elle, les entreprises 2.0 actives dans le domaine technologique, qui pourront revendre en marque blanche ou grise leurs services à d'autres sociétés, spécialisées, par exemple, dans le contenu.
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