Après avoir mené en 2002 une
étude de marché en grandeur nature pour éprouver le concept, la société a
industrialisé la solution dès 2003, en auto financement. Ckado repose donc sur
une solution qui permet de mettre en vente des lots importants de produits de
déstockage en très petites quantités : par exemple un lot de 500 produits
comprenant 400 références.
"Notre solution informatique nous permet de nous interfacer
semi-automatiquement à n'importe quel système pour récupérer les photos, ainsi
que le descriptif technique. Nous avons reçu cet été le label ANVAR, pour le
développement en amont d'un back-office intermédiaire qui nous permettra de
réaliser cet interfaçage de manière automatique", précise le fondateur.
Cette solution informatique innovante assure ainsi au marchand un avantage concurrentiel
sur son marché.
"Sur ces quatre années d'activité, nous avons réussi à remonter les
filières en passant des déstockeurs aux leasers, aux grossistes et aux
constructeurs. Nous travaillons dorénavant avec divers fournisseurs européens,
des brokers, des leasers et des espaces finance de certains constructeurs, mais
nous voulons également multiplier nos partenariats avec des marchands en
ligne", indique le fondateur. Dans ce cadre, Ckado a notamment noué un
partenariat avec Pixmania. Car les cybermarchands, comme tous les autres
marchands, enregistrent environ 1 % de retours de produits via l'application du
droit de rétractation de 7 jours. Ce sont donc des produits qui ne peuvent pas
être revendus sur le site, étant donné qu'ils ont été ouverts. Les e-commerçants
les confient donc à des déstockeurs.
En parallèle à cette activité,
la société a lancé depuis 15 jours son propre site de ventes privées, baptisé
vente-du-diable.com. Ce site répondait à la demande d'un constructeur, qui a
proposé à Ckado d'organiser le déstockage de fins de séries. "La durée de
vie d'un produit au catalogue d'un constructeur dans le domaine de la high tech
est de 4 à 5 mois. Mais lorsque la gamme de produits arrive à échéance, les
fabricants attendent encore 3 à 6 mois avant de déstocker, les produits étant
encore au catalogue de leurs grossistes et de leur réseau de
distribution", déclare Stéphane Contrepois. Le fondateur du site Ckado a
donc développé le site de ventes privées dont le rôle consiste à servir de
canal de distribution privatif pour réaliser du déstockage 3 à 6 mois en avance
par rapport à la vente de produits déstockés sur le site marchand. Pour ce
faire, il s'appuie entièrement sur la structure informatique, logistique et de
service après-vente du site Ckado.
De fait, l'accès au site est réellement très sélectif, le nombre de membres
pouvant y accéder s'effectuant essentiellement par parrainage. Sur les 15
premiers jours de lancement, le site a recruté 7.000 à 8.000 membres, dont
4.000 sont issus du parrainage et 2.000 ont été recrutés via une opération
marketing du site marchand. Etant donné que sur les 3 premières ventes, le site
n'a vendu que 60 % du stock de produits proposés, ventes-du-diable.com
continuera donc à recruter des membres en direct, jusqu'à couvrir la totalité
des besoins de déstockage, après quoi l'entrée en direct ne sera plus offerte.
En termes d'objectifs, la société conçoit cette nouvelle activité comme un
moyen de réaliser un chiffre d'affaires additionnel. Avec 2,5 millions d'euros
en 2005, Ckado table sur un chiffre d'affaires de l'ordre de 3,5 millions
d'euros en 2006, soit une croissance de 40 à 45 %. Ce dynamisme devrait
toutefois coûter très cher en achats, selon le gérant. C'est pourquoi, la
société souhaite finaliser d'ici la fin de l'année une levée de fond de 1,5
million d'euros auprès d'investisseurs locaux ou de FCPI, pour réaliser une
augmentation de capital. Via cette levée de fonds, le dirigeant envisage
également de renforcer son développement à l'international qui compte seulement
pour 15 % du chiffre d'affaires. Présent depuis un an et demi au Portugal, en
Pologne et en Espagne, Ckado souhaite ouvrir de petites entités dans les
différents pays.
Mais Ckado compte également se préparer aux évolutions d'un
marché dont la taille pourrait décupler en raison de
la D
3E. Cette transposition de la directive pourrait en effet inciter de très grands groupes à s'aventurer sur ce marché Internet de la vente de produits reconditionnés. C'est pourquoi Ckado se prépare à d'éventuels rachats ou fusion d'ici les prochaines années, pour conserver sa place sur un marché en pleine mutation.
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