Propos tenus par Anne HIDALGO .
A l'occasion du Global Forum 2006, Anne Hidalgo, première
adjointe au maire de Paris, précise les ambitions numériques de la capitale
française.
– Anne Hidalgo bonjour. Quel message
veut faire passer Paris en ouvrant ses portes au Global Forum, rendez-vous
politique et industriel sur la société de l'information ?
AH – Bonjour. Nous sommes heureux d'accueillir le Global Forum dont les
objectifs sont partagés par
la Ville de Paris
Ville chargée d'histoire, au patrimoine formidable, Paris doit également s'inscrire dans le 21ème siècle, être en phase avec l'innovation technologique. La ville doit aussi proposer à ceux qui vivent à Paris, à ceux qui y travaillent, les outils les plus performants pour communiquer, travailler, se cultiver, apprendre.
Nous nous sommes donc résolument engagés, ce qui n'était pas simple, on partait de très loin en terme d'équipements. Il a fallu travailler avec des partenaires, partenaires économiques notamment, et avec l'ensemble du service public municipal.
Mais je crois qu'aujourd'hui entre les équipements publics numériques que la ville a ouvert et les projets d'équipement, fibre optique, WiFi, pour accéder à l'Internet haut débit dans des lieux différents de la capitale, bibliothèques, médiathèques, jardins publics, etc., la ville a entrepris cette démarche indispensable.
La Ville
de Paris ne mène pas ce projet seule bien sûr, et s'est inspirée d'autres villes, en particulier d'Issy-les-Moulineaux, commune des Hauts-de-Seine.
Aujourd'hui, nous envisageons de nouveaux types d'équipements publics numériques, par exemple, dans le domaine de la culture, des médiathèques virtuelles auxquels chacun pourrait accéder, les Parisiens par le biais d'un accès privilégié.
– Concernant les grands projets, fibre optique, WIFI,WiMax, où en est Paris aujourd'hui ?
AH – Paris, là-encore, était très en retard. Nous avons décidé de rattraper ce retard notamment avec la fibre optique. Le fait de pouvoir utiliser le réseau parisien d'égouts va vraiment nous permettre d'accélérer le mouvement. J'ajoute que nous ne sommes pas liés à une seule technologie, nous misons à la fois sur la fibre optique et le WiFi.
Le maire de Paris a eu l'occasion, lorsqu'il a rencontré le maire de San Francisco, de voir très précisément quel était le plan de développement et d'aménagement de la ville californienne en matière d'accès aux nouvelles technologies. Il s'en est inspiré en l'adaptant aux réalités parisiennes bien évidemment.
Il fallait une mobilisation parce que dans ce genre de grande aventure, qui nous engage sur plusieurs années, s'il n'y a pas une volonté politique, une prise de conscience de la nécessité d'avancer, les choses se font de façon très éparse, ne se connectent pas les unes aux autres.
Or, on sait bien à quel point est nécessaire la mise en réseau des énergies et des volontés, qu'elles soient portées par les fournisseurs d'accès à Internet, par ceux qui proposent les infrastructures ou ceux qui fournissent les contenus. Cette mise en réseau est bien réelle désormais.
– Justement, en la matière, sur quels partenaires Paris peut compter ?
AH – Pour l'instant, nous voulons compter sur tous les partenaires. Nous n'avons pas à choisir, à privilégier tel ou tel. Lorsque l'on en sera à des phases d'appels d'offres, d'appels à projets, ça se fera dans les règles de la transparence, dans les conditions de choix qui s'imposent dans les marchés publics.
Pour l'instant, il nous faut entendre, écouter. On a la chance d'être dans un pays où s'activent des opérateurs exceptionnels. FAI, équipementiers, constructeurs de matériel, le pays a les compétences et les talents. Notre souci est de tirer profit de tout cela et de choisir dans les règles des commandes publiques.
AB – Paris est-t-elle en mesure de rivaliser avec des cités numériques comme San Francisco et New York City ? – Rivaliser !? L'objectif n'est pas d'être dans une rivalité pour la rivalité. S'en inspirer bien sûr et nous le faisons.
Paris a retrouvé une place dans la compétitivité internationale, trois des grandes études internationales sur l'attractivité des villes qui viennent d'être publiées montrent que la capitale a regagné la première place alors qu'elle était en perte de vitesse.
Et puis nous avons vraiment la conviction que, si Paris veut rester à ce niveau de compétitivité et d'attractivité, il nous faut investir dans les TIC et, au-delà, faire en sorte que les Parisiens soient des acteurs de cette évolution.
Ils le sont spontanément dans une ville où, globalement, la population a un haut niveau de qualification, accède à Internet via la sphère professionnelle et à domicile, où de jeunes retraités très actifs s'engagent dans cette voie à titre personnel.
Tout ça [le numérique] doit être porté par la population, on lui apporte un service, elle l'utilise et se l'approprie facilement. C'est le pari que l'on fait.
Si l'on veut rester dans la compétition internationale, si l'on veut être une ville avec un niveau de participation démocratique élevé qui intègre les nouvelles formes d'engagement que permettent les TIC, il faut faire cet effort et vraiment passer à l'ère du numérique.
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