Tribune de Fabrice Epelboin : "Après le web social, voici le web local" Co-fondateur de Yades, éditeur de Agorami et société de conseil, Fabrice Epelboin souligne la montée en puissance d'un web "local" Une théorie du siècle dernier qui prend tout son sens aujourd’hui La théorie de Stanley Milgram, qui date de 1967, dit que tous les individus sur Terre sont reliés par six intermédiaires tout au plus. Elle fut testée sur Internet à la fin des années 90 et a donné lieu depuis à une multitude de sites web, dont le fameux MySpace. Mais au delà de cette première vague de sites de networking social, nous constatons depuis quelques mois, parmi nos entreprises clientes, la prise en compte de la nouvelle dimension d’Internet, la dimension géographique ‘locale’. La très forte pénétration d’Internet fait qu’aujourd’hui, la plupart des foyers sont équipés, et Internet, hier considéré comme un ‘super média’, est en passe de devenir un outil de communication aussi courant que le téléphone mobile. Après l’apparition du networking social, et plus généralement des sites où les internautes peuvent créer et partager leurs contenus, on voit apparaître une nouvelle dimension du web : le web local. Social et local, où comment rapprocher les individus
travers leur réseau personnel à partir duquel on accède aux amis d’amis, soit en participant à des groupes. De nombreux sites répondent désormais à cette définition et rencontrent un succès sans cesse grandissant, notamment chez nos enfants. Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’énorme succès de skyblog, site grâce auquel un élève de collège peut lire la vie, les amours et les tracas de 80% de sa classe. Imaginez l’impact sur les relations sociales au sein d’une classe de seconde ! A nouveaux usages d’Internet, nouvelles technologies pour les supporter Il y a derrière le fameux ‘web 2.0’ une multitude de technologies, mais à mon sens, il est trompeur de parler de révolution, et si c’est le cas, il faut plutôt regarder du coté des usages. Après l’éclatement de la bulle en 2000, le web à disparu des écrans radars, mais il ne s’est pas arrêté pour autant, toute une génération, celle qui est née au début des années 90, se l’est approprié et l’a profondément modifié. Le web est désormais un espace d’expression et d’échange complètement nouveau qui défie les média traditionnels, habitués à être jusqu’ici le relais de l’expression populaire. En 1961, Arthur Miller disait qu’un bon journal était une nation qui se parle à elle même, aujourd’hui, on pourrait dire cela de la blogosphère. Ces nouveaux usages imposent une sérieuse remise en question à bon nombre d’acteurs tels que les média, les politiques ou les marques, les lecteurs/électeurs/consommateurs d’hier sont aujourd’hui des contributeurs actifs, et ne pas les considérer comme tel serait passer à coté d’un bouleversement majeur.
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